5 mars 2009

Bye bye Caraïbes











Il est 22H00 (le 23 février) quand nous levons l’ancre. Nous quittons l’île de Chichimé (archipel des San Blas) pour Colon, où se trouve l’entrée du Canal de Panama, côté Caraïbes. C’est notre dernière navigation dans la mer des Caraïbes.
La nuit est noire, on n’y voit rien du tout. Nous devons donc nous reposer complètement sur Maxsea (logiciel de navigation qui permet de situer son bateau sur une carte nautique) pour sortir du mouillage.
Le vent, une fois de plus, est en forme. Sous le vent de Chichimé, bien abrités, nous l’avions cru fatigué, mais non ….
Arrivés au vent de l’île, Eole souffle entre 25 et 30 nœuds, il nous faut prendre un deuxième ris et établir la trinquette pour les 25 premiers milles face au vent, avant de pouvoir abattre et nous écarter un peu du vent.
La mer relativement forte, plus la nuit noire, rend ce premier tronçon un peu anxiogène. A défaut de voir, nous écoutons … Le reste de la nuit sera plus clément. A l’atterrissage, Alain retrouve ses racines ;-), les grands portes conteneurs (les Panamax)… comme au Havre !
A la barre, il est à l’aise comme un poisson dans l’eau dans ce décor assez impressionnant ; ces grands navires sont au mouillage ou en route pour le canal, il nous faut les contourner en évaluant bien la trajectoire de chacun. C’est une expérience !

En fin de matinée, nous sommes amarrés à la marina de Shelter Bay, à Colon. C’est la fin de notre périple dans la mer des Caraïbes. Bye bye, Trinidad, la Blanquilla, Los Roques, Bonaire, Curaçao, Carthagène et les San Blas.
Les préparatifs pour le passage du Canal peuvent commencer. Passer le Canal pour la plupart des bateaux, c’est un nouveau départ dans le voyage. On se re-prépare, on répare. Il faut faire les pleins de tout, eau, essence, et surtout avitailler le bateau car nous savons qu’entre Panama et Tahiti, il n’y aura pas beaucoup d’endroits où se ravitailler et pas d’escale technique possible.
J’aime cette ambiance de « quai de grand départ ». Chacun s’affaire et en même temps prend le temps de discuter. C’est encore l’occasion de toutes les rencontres. Américains, Australiens, Italiens, Canadiens, Français, Espagnols, Brésiliens …forment une seule communauté, celle des navigateurs-voyageurs. Nous partageons dans toutes les langues nos aventures, avec un bonheur évident, c’est jubilatoire !
On se prépare plus ou moins tranquillement dans la journée, et le soir, c’est « open bar », on refait le monde, on se raconte nos tracas, nos joies, nos vies. C’est toujours très émouvant pour moi de voir comment on arrive à être si proches en si peu de temps. Ça fait de ces rencontres plus ou moins éphémères, des moments très forts.
Aussi donc, nous n’oublierons pas le bon temps que nous avons pris (et que j’espère que nous reprendrons) avec nos bateaux amis de Thetis, Sonrisa, Virginia, Uliad, Albatres, Mowgli, Alofi, Caribee, Riga 2, Hoa Motu, Lo …


Côté préparatifs, la liste de na maka n’est pas ridicule !, je passe rapidement sur les moteurs qui ont donné du fil à retordre à Juan (notre mécano) après nous en avoir donné (à Alain et Moi) pas mal avant d’arriver à Shelter Bay. Et puis, il y a les courses gigantesques… (600 cannettes en tout genre par exemple !) et le rangement interminable qui va avec …
Il faut trouver les pièces détachées qui manquent toujours. Pour ça, nous avons été en reconnaissance avec Alain à Panama City. 2 heures aller d’un taxi, à la Sami Nacéry, depuis Colon, chaud devant !
Je n’ai quasiment pas arrêté de parler pour tenter de calmer ce fou du volant. Avec Alain, on était loin d’être rassurés … Quand il s’est mis à parler de sa copine et à lâcher le volant, j’ai arrêté ;-)
Pendant ce temps, les petits ont pu profiter de la piscine de la marina (bienvenue, la piscine), Leo s’est trouvé une bonne bande de copains et copines, toutes nationalités confondues, avec qui
«s’éclater».

Alain s’est attelé à toutes les tâches. C’est le couteau suisse de l’équipier !, de la navigation aux couches culottes, il peut tout faire et il fait tout !!

Et je peux témoigner qu’un Riquard (il s’appelle Alain RIQUARD) du Calavados sait aussi apprécier le Rhum et la Caipiroska !


Au terme d’une bonne semaine de préparation, nous sommes prêts pour passer la Canal de Panama. C’est pour aujourd’hui …
Promis, je vous raconterai.
Geronimo

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