Nous sommes donc au Royaume des Tonga. Et pour rien ne vous cacher, c’est un autre grand moment que nous vivons avec beaucoup d’émotion, car les Tonga ont nourri pendant des années nos rêves de navigation. Alors y arriver par voie de mer, c’est encore un cadeau.
Notez, pas pour tout le monde, ligne de changement de date aidant, Leo y a laissé son dimanche (jour de repos CNED) ;-) …
Et oui, même si le temps semble s’être arrêté ici, n’empêche qu’en avançant nos montres (c’est une expression, on ne porte pas de montre ;-)) de 24H, on est maintenant en avance sur vous de 12H…
Nous avons choisi de faire notre première escale dans le groupe des Ha’apai, appâtés par l’idée de retrouver un peu le goût des Tuamotus. Au lever du jour, en arrivant à destination, nous prenons un beau thon d’une douzaine de kilos, yes !
Serait-ce un signe de bienvenue ?, dans tous les cas, les courses sont faites ! ;-)
En débarquant au village à Lifuka, les jumeaux sont de suite déroutés….les hommes sont tous en jupe longue et la plupart des gens portent le costume traditionnel, c'est assez rigolo.
Nous prenons le temps de découvrir le village, paisible, coloré par les tenues des écoliers, dont les couleurs sont différentes pour chaque école.
Le lendemain, nous allons ancrer à Uoleva, l’ile d’à côté, devant une magnifique plage de sable doré.
Le mouillage est très tranquille et nous apprécions la platitude du plan d’eau (surtout Leo qui peut enfin reprendre le CNED!!!), après quasiment un mois de mouillages plus ou moins rouleurs…
La température de l'eau nous surprend, sans doute pas plus de 26 ou 27°, ce qui est froid pour nous, mais manifestement les coraux s’en portent d'autant mieux. Leurs belles couleurs et leurs formes « artistiques » nous indiquent qu’ils sont bien vivants, du coup chaque snorkling est l’occasion d’une jolie et captivante ballade.
Le spectacle est le domaine réservé des majestueuses baleines humpback, qui chaque année entre juillet et octobre s’attardent dans les eaux des Tonga.
Nous tentons l’expérience du « whale watching » avec un guide local. Expérience !, car le petit bateau à moteur qui nous embarque apparaît rapidement très peu stable, chaque traversée des enfants d’un bord à l’autre du bateau (2 mètres), nous fait sursauter et nécessite de compenser pour ne pas risquer de chavirer, chaud devant… le vent monte et la mer commence à se lever, il est grand temps de faire demi-tour, c’est ce que doit lire sur mon visage notre guide qui nous propose de remettre à plus tard l’expédition…
Avec un autre bateau, une VHF et des gilets de sauvetage, lui dis-je, mi sourire…
Sur le retour, nous serons quand même bien récompensés par notre témérité ;-) par un baleineau venu sauter juste devant notre « barque », suivie de 3 baleines !, super !
Le vent s’est installé et est monté en intensité. Cela va durer 3 jours. Et qu’est-ce qu’on peut bien faire quand il y a beaucoup de vent et qu’on dispose d’un lagon peu profond au vent de l’ile ?
Du kite bien sur !
Bien entouré par une esquadrille de 4 kiters allemands, j’ai pu faire mes premiers pas en solo, quel pied !
Profitant ensuite de l’accalmie qui a suivi cette poussée de vent, nous sommes partis explorer des toutes petites iles (Hakauata et Lofanga) dépourvues de mouillages abrités.
Retour à Lifuka où la famille Tiloune vient d’arriver. A la grande joie de tous les enfants, nous décidons de partir ensemble mouiller à Foa. Coucher de soleil sur une plage magnifique, Paco, Marin, Leo, Arthur et Titouan se défoulent, contents d’être ensemble. Apéro sur na maka pour terminer la journée.
Le lendemain matin, nous partons pêcher avec Leo pour assurer le BBQ prévu sur la plage.
3 heures après, au prix de pas mal d’efforts (les poissons ne sont pas aussi dociles qu’aux Tuams !), la mission est accomplie. L’experte en smoker (fumoir), alias Nathalie, est prête à fumer perroquets et autres combattants. Le résultat est fantastique, on se régale de nos poissons fumés !
Les enfants entreprennent la construction d’un château géant pendant que les parents discutent TRANQUILLEMENT, hum, le bonheur !!
Le lendemain, alors que nous faisons route vers Haano, nous apercevons des baleines. Un autre bateau est déjà sur site. Pour ne pas déranger, on reste à distance, en attendant notre tour. A la jumelle, nous ne les perdons pas de vue.
La voie est libre, nous nous approchons, elles sont toutes proches, le spectacle est fascinant mais on en veut plus : « Leo, prend ton masques et tes palmes, on va à l’eau ! »
Nous voilà dans l’eau, Nath est à la barre et nous surveille à distance. Nous avançons doucement, avec un peu d’appréhension, vers cette énorme masse sombre qu’on distingue encore mal. Quelques coups de palme et nous sommes scotchés par la vue de la baleine, tenant un baleineau dans sa bouche et un autre la suivant collé sous son ventre. Wahoo !, quel spectacle !
Fin d’après-midi au village, à discuter avec une texane venue enseigner l’anglais dans ce village de 100 habitants. Très intéressant.
Retour au bateau avant la tombée de la nuit et la tombée de la pluie…, c’est bon pour nos réservoirs !
Le vent se lève, change de direction, lève un peu la mer et comme nous sommes un peu chahutés, nous décidons de lever l’ancre pour les Vava’u, situés à une nuit de mer.
Ainsi s’achève cette fabuleuse escale dans les Ha’apai.
Bonne rentrée !
Aloa,
Jérôme