Authentique Vanuatu

Hello,

Nous sommes au Vanuatu depuis un petit mois. Partis des Fidjis, le 22 mai, nous avons atterri, 4 jours plus tard, à Lenakel, sur la côte ouest de l’ile de Tanna. Nous attendions patiemment la bonne fenêtre météo pour partir.

Après une première journée rodéo, conséquence d’une queue de houle du sud très exceptionnelle, nous avons retrouvé le plaisir du grand océan. Na maka, plus rapide que nos prévisions, nous a amené à virer l’ile d’Erromango, pour rallonger notre trajet et arriver ainsi au petit matin au mouillage, plutôt que de nuit.

A Lenakel, la ville principale de l’ile, nous avons tout juste eu le temps de faire les formalités d’entrée, de vider une des cales moteur qui avait pris un peu d’eau, de faire un petit tour à la boulangerie, mais guère plus. Dans la nuit (on s’y attendait), le vent a tourné ouest et du coup, nous avons du quitter le mouillage devenu très inconfortable aux premières lueurs du jour.

Qui dit vent d’ouest, dans ces latitudes, dit mauvais temps. C’est donc en grande partie sous la pluie et/ou sous un ciel assez sombre que nous avons quand même profité de Port Résolution, très beau mouillage, côté est de l’ile.

C’est à port Résolution et en se baladant dans ce petit village, accueillis et guidés par une des habitantes, Annie, que nous avons pris le pouls du Vanuatu.

Authentique, préservé, naturel, sont les mots qui viennent à l’esprit. La plupart des habitations sont en bois, toutes les pirogues sont faites maison, travaillées dans le tronc, pas de bateau en plastique, pas d’eau courante, pas d’électricité ni de groupe électrogène…

De ce qu’on nous a raconté en plus de ce que nos yeux ont pu voir, rien n’a changé ici, on y vit comme on y vivait il y a 50 ans et plus. L’accueil est chaleureux, souriant et tranquille, à « la polynésienne ».

Le lendemain, nous sommes allés fouler la belle plage de sable noire. L’ambiance était joyeuse avec tous les enfants qui y jouaient, en vacance scolaire. A l’extrémité de la plage, des fumées s’échappent du sol. L’eau quasi à ébullition qui vient de cette terre volcanique se mélangeant à l’eau de mer à marée haute, créant des petits bains naturels très appréciés des petits et grands. Un peu plus loin, une maman avec ses enfants y fait cuire du tarot, une autre y fait tremper son linge…

Un petit mot sur le Vanuatu, appelé les Nouvelles Hébrides du temps du condominium franco-anglais, qui a pris fin en 1980.

Le Vanuatu, c’est une « jeune » chaine de 80 iles volcaniques, avec plusieurs volcans actifs. 220.000 personnes, majoritairement d’origine mélanésienne, y vivent principalement de l’agriculture et du tourisme naissant. On y parle 101 langues !, le bislama est la langue officielle. Héritage du condominium, on peut se faire comprendre également en anglais ou en français.

Revenons à Tanna. Nous avons décidé d’y atterrir pour son volcan, le mont Yasur, qui est un des volcans en activité les plus accessibles sur la planète. Port résolution est le bon point départ pour cette excursion, qui s’est un peu transformée en épopée dans notre cas…car nous y sommes allés en pick-up 4x4, assis dans la benne non bâchée et sous la pluie pendant une heure et demi. On se doutait que le terrain était accidenté mais pas à ce point ;-)

Une fois sur place, après avoir grimpé jusqu’au bord du cratère, nous y avons vu que du feu et c’est le cas de le dire !

La pluie et la fumée ont fait écran si bien que nous n’avons pu voir que du rouge remontant du cratère quand le volcan crachait, et là on entendait bien son souffle. C’est déjà pas mal, vous me direz mais on était quand même un p’tit peu frustrés après une telle galère pour y arriver…

Cela dit, on s’est bien marrés avec nos compagnons de galère, 2 autres équipages francophones (dont un luxembourgeois et une canadienne), venus également voir le spectacle du mont Yasur.

Le lendemain, en fin de journée, nous avons levé l’ancre pour la capitale du Vanuatu, Port Vila sur l’ile d’Efate, et son superbe port naturel.

Nous avons découvert avec enthousiasme une ville toute en couleur, joyeuse, au rythme tranquille comme la plupart des villes des îles du pacifique.

Les enfants se sont trouvé des copains au mouillage : Maxime, Mano et Jonathan du bateau Kamoke et Elio, Yaël, Maïa, du bateau Dreamweaver IV.

Que des garçons, ça a donné ! ;-)

Le temps toujours instable, nous a amené suffisamment d’eau pour faire le plein des réservoirs mais aussi quelques belles accélérations, si bien qu’un soir nous avons décroché… On a du s’y reprendre à 3 fois pour réussir à accrocher, après quoi, mouillés, nous l’étions comme il faut…de la tête aux pieds !!

Quand le soleil est revenu, nous avons fait le tour de l’ile en voiture.

Particulièrement appréciée, la ballade rafraichissante aux magnifiques cascades de Mele au cœur la forêt primaire… dont les banians aux énormes troncs et racines plantureuses en sont les ambassadeurs incontestables.

Nous avons fini ce premier séjour à Port Vila, en beauté, autour d’un barbecue face à la baie, avec Arno et les enfants.

Puis, nous avons remis les voiles pour aller sillonner la côte ouest. Petite halte à Paul’s rock le temps d’un déjeuner-snorkling et nous étions en fin de journée ancrés, côté ouest de l’ile de Lelepa, face à l’océan.

A la plus grande joie des enfants qui n’espéraient que ça ;-), nous avons retrouvé Kamoke. Bonne occasion de rouvrir le bar de na maka !

Lelepa, c’est un mouillage 5 étoiles, tout y est : le mouillage est super protégé par une petite passe donnant accès à la baie avec un large plateau de 4 mètres de profondeur, une eau d’une clarté incroyable, une belle plage de sable blanc, des coraux qui ont gardé leurs couleurs pour mettre en relief ce décor turquoise…, bref un endroit où on a envie de s’éterniser.

On a quand même réussi à quitter ce mouillage de rêve pour aller visiter le port naturel d’Havannah et l’ile de Moso…avant d’y revenir !, pour fêter les 11 ans de Maxime, l’ainé des Kamoke, avec qui on s’étaient donnés rdv.

Mouillage sur la côte ouest de Moso...

Au programme de l'anniversaire de Maxime, à Lelepas, 24H00 de chouille !, à commencer par une soirée tripo à bord de na maka (gagné à la belotte, nettoyé au poker !), une journée tractage en tout genre pour régaler nos garçons, déjeuner-piquenique sur la plage et pour finir, soirée bbq à bord de kamoke…

Nous sommes depuis 2 jours de retour à Port Vila, le temps de laisser passer une dépression, de ravitailler un peu et de se refaire un bbq avec Arno et Hélène. Départ demain pour … on ne sait pas encore, mais on lève l’ancre !

Bises,

Jérôme